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 Monsieur Diesel et la philosophie... biologique   

Darwin / 18-07-2007 

"Je considère cette langue du point de vue de l'ingénieur, dont tout l'effort s'oriente vers l'économie de l'énergie."
[1, cité du mémoire]

C'est la langue espéranto dont on parle ici, et celui qui parle, ce n'est personne d'autre que Monsieur Rudolf Diesel, l'inventeur du moteur de même nom.

J'adore cette citation. En tant qu'ingénieur fasciné par les langues et dont tout l'effort s'oriente vers l'économie de l'énergie, je la trouve intéressante pour deux raisons.

D'abord, c'est l'approche énergétique aux langues qui me fascine. Après avoir investi pas mal d'énergie pour l'apprentissage d'une dizaine de langues avec des résultats bien différents, je peux confirmer que l'apprentissage de l'espéranto ne demande que très peu d'énergie, tandis que l'espéranto permets une certaine économie d'énergie intellectuelle pour l'apprentissage d'autres langues. Et si tout le monde s'y mettait, évidemment, l'espéranto permettrait une économie d'énergie considérable pour la communication internationale dans toute sorte de situation, que ce soit dans les foyers des organisations internationales ou pour la communication sur la route vers l'Australie.

Puis, il est surtout intéressant de remarquer, que Diesel se voyait comme un ingénieur, dont tout l'effort s'oriente vers l'économie de l'énergie. Pourtant aujourd'hui, c'est bien son invention qui est une des sources majeures du gaspillage énergétique et un grand problème environnemental. Mais pour comprendre Diesel, il suffit de se mettre dans son epoque, ou bien - excusez-moi si je me répète - sur un vélo et prendre la route vers l'Australie.
A la fin du 19ème siècle, tout transport de même que la plupart du travail mécanique s'effectuait à la force musculaire en provenance de l'être humain ou de l'animal. En grimpant les montagnes en Malaysie et en Indonésie avec mon vélo bien chargé, j'ai enfin compris ce que cela veut dire et je suis tout à fait d'accord, qu'un moteur diesel m'aurait apporté une grande économie en énergie.

Je dois donc avouer que les intentions de Rudolf Diesel étaient bonnes et louables et que son invention est tout simplement géniale d'un point de vue scientifique. Mais le problème, comme bien souvent, ce n'est pas cette invention, mais c'est plutôt son application à l'excès. C'est que la société en a fait une drogue, dont elle ne veut plus s'en débarasser. Voilà, le vrai problème du moteur diesel. Ou bien de manière générale, c'est le problème de la science comme il a été déclaré par André Langaney dans sa "Philosophie Biologique":

Le problème de la science, c'est quand la société détient des réponses, qu'elle ne veut pas remettre en cause, et qui empêchent sa science de poser les bonnes questions. C'est donc les réponses qui nous empêchent de poser les bonnes questions.
[2, cité du mémoire]

Je suis certain, que le moteur diesel est une de ces réponses. Et je crois que - pour refermer le cercle - en ce qui concerne le choix de langue pour la communication internationale, notre société détient aussi une réponse, qu'elle ne veut pas remettre en cause, et qui nous empêche de poser les bonnes questions...


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[1] René Centassi/Henri Masson, L'homme qui a défié Babel, L'Harmattan, 2002, ISBN: 2-7475-1808-6
C'est la biographie fascinante de Ludvik Lejzer Zamenhof, l'auteur de la langue espéranto, un homme, qui a consacré toute sa vie à l'idée de rapprocher les peuple en paix par une langue neutre, qui éviterait que les uns doivent se soumettre à la langue ou à la discrimination des autres, dans des situations internationales. Un excellent livre, qui se lit comme un roman d'aventure.

[2] André Langaney, La philosophie... biologique, Belin, 1999, ISBN: 2-7011-2319-4
C'est un regard critique sur la science en général et sur le personnage de Charles Darwin en particulier, avec ses méthodes de diffamation pour devenir fameux lui-même.

 Bangkok   

Trang / 09-04-2007 

Un grand rassemblement de grattes-ciel vitrés, de centres commerciaux à la néo-européenne, de tours de bureaux à moitié vides sinon à moitié complets, autour de tout ça un réseau de route à quatre, six, huits voies, voire plus, ne laissant guère de l'espace aux modes de transports humains de leurs côtés, de temps en temps un oasis dans la forme d'un parc Lumpini, d'un palais royale, de la rivière Chao Praya ou d'un quartier calme autour de l'église St. Francis Xavier et à travers tout ça le train au ciel (skytrain), une sorte de métro qui serpente entre les grands immeubles à une dizaine de mètres audessus du niveau de la route, renforçant encore le sentiment déjà assez encombrant des bâtiments aux gens qui se déplacent sur terre, mais qui donne en même temps à ses passager une sensation de voler à travers cette ville à deux étages. Voilà, c'est Bangkok.

Mais qu'est-ce que je fais à Bangkok? A mon arrivée à Trang, la première chose que j'avait fait, c'était d'aller à la gare pour demander un billet pour Bangkok. Le monsieur derrière le guichet s'excuse, il ne reste plus que de billet de troisième classe. Tant mieux, j'aurais donc une bonne excuse pour économiser un peu d'argent. Le lendemain je m'embarque donc dans le wagon de troisième classe après avoir payé la chambre d'hôtel pour mon vélo, qui va rester à Trang. Heureusement j'ai une place à la fenêtre dans un compartiment à quatre, avec des sièges qui proposent à peu près le même confort comme les anciens trams de Bâle. En face du couloir une famille s'est installé dans le compartiment à six personnes. Décidément, ces wagons sont conçu pour une stature asiatique plutôt qu'europénne.

A 17h20 précise, une fort secousse, et le train se met en route sur son rail étroit, un peu comme les rail du tram bâlois, d'abord lentement, puis toujours plus vite, jusqu'à ce qu'on a l'impression de sauter le long des rails. Je fais confiance aux ressorts qu'ils nous tiennent sur les rails.

Quand la nuit tombait j'enviais la famille à côté. Les enfants se sont allongés par terre, laissant plus de places aux adultes de dormir sur le banc. Au bout d'un moment la tête de mon voisin se descend petit à petit sur mon épaule, pour se redresser brusquement au dernier moment. Vas-y, je pense, mais comme moi, mes covoyageurs se courbent par ci, se plient par là après, et miraculeusement chacun trouve un petit peu du sommeil quandmême.

Après presque 15 heures nous arrivons à l'heure à Bangkok. Je descends à la station Bang Sue, l'arrêt avant la gare centrale. De mon tram bâlois je me déplace sous terre pour prendre un métro ultramoderne de Bangkok. A l'entrée, mon sac est fouillé par un officier de sécurité - pour la première fois depuis avoir quitté la Suisse! Deux arrêts plus tard je quitte le monde souterrain pour m'élever aux cieux du Skytrain. A l'entrée de la station Mo Chit, Samuel, un ancien ami d'études, m'attend. Lui et sa copine Philippa me feront donc passer trois journées extraordinaires dans la capitale thaïlandais, et me dorlotent pour finir avec un fondue au frommage suisse. Du vrai frommage suisse, un mélange fait maison d'une frommagerie morgien, et, en plus, servi avec du vin vaudois!

Il ne me reste qu'à dire: Merci beaucoup Sam et Philippa!

 dépouillement   

Tehran / 22-09-2006 

"Quand les nomades chargent leurs chamaux, ils ne peuvent prendre que l'essentiel et ils ne doivent rien oublier. N'emmener que ce qui est lié à leur survie et laisser le reste. Pour eux, le dépouillement est donc une chose normale. Ces nomades me fascinent. Ils étaient nimbés de liberté. Ils étaient de partout et de nulle part. Il y avait une espèce de liberté dans leurs mouvements. Ils apparaissaient, puis ils disparaissaient en se dissipant dans le désert. Ce dépouillement m'a fasciné alors que j'étais encore très jeune. Et j'ai compris depuis que notre vie devait être forcément dépouillée."

Pierre Rhabi, dans "le chant de la terre"

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